FR:Orientations et perspectives 2015-2016

From Open Food Facts wiki

Orientations et perspectives 2015/2016

Contexte

Open Food Facts est une organisation très organique : tous les membres de l'association et tous les participants et contributeurs au projet sont bénévoles. Chacun participe en fonction de son temps disponible, de ses aptitudes et capacités, de ses besoins et bien sûr également de ses intérêts et de ses envies.

Une organisation très agile et tactique

Les personnes qui participent au projet Open Food Facts ne sont pas rémunérées mais elles sont très motivées, elles ne comptent souvent pas leur temps ni leurs efforts, et la nature collaborative du projet rend leur enthousiasme très communicatif.

La mise en place de l'outil Slack permet aux contributeurs de se mobiliser très rapidement lorsqu'une opportunité se présente (par exemple participation à un événement, un concours etc.).

Ainsi à l'automne 2014, nous avons pu constituer une petite équipe très motivée pour faire grandement avancer le projet au Royaume Uni à l'occasion du Food Open Data Challenge, malgré un rythme effréné imposé par les organisateurs du challenge.

Une organisation peu endurante et stratégique

A l'inverse, le caractère bénévole de toutes les participations au projet rend la planification à moyen et long terme complexe : il est difficile de garantir à 100% la continuité de la disponibilité et de l'intérêt des participants sur une période qui dépasse quelques semaines. Les projets qui réclament des interactions régulières sont ainsi difficiles à mener, d'autant plus lorsque les retours ne sont effectifs qu'à la fin du projet.

Ainsi nous avons entamés plusieurs projets que nous n'avons pas encore terminés : le redesign raisonné du site, et l'étude sur la communication interne et externe d'Open Food Facts. Ces deux projets ont pourtant été planifiés de façon très logique, avec une liste détaillée des étapes : identification des audiences et des besoins, analyse des objectifs visés, spécification des actions à mener etc. Mais même si cela peut paraître paradoxal de prime abord, la définition précise des tâches et la séparation des rôles (designer, développeur, « client » commanditaire, gestionnaire de projet etc.) n'est pas garante de la bonne exécution du projet et de son achèvement.L'interface entre des approches très professionnelles et une organisation composée à 100% de bénévoles n'a pas très bien fonctionné : nous sommes de piètres « clients ».

A l'inverse nous avons avancé très vite et de façon très agile sur les projets gérés « au jour le jour », (voire même « à la dernière minute » grâce à Slack), avec des petites tâches incrémentales (« Qui peut faire ça ? ») et des retours très rapides (« Merci pour les changements, ils sont en ligne sur le serveur de test »).

Feuille de route 2015

La feuille de route (roadmap pour les anglophiles) 2015 est une parfaite illustration de notre mode de fonctionnement actuel où la tactique prime sur la stratégie : il n'y a pas de feuille de route 2015.

Nous avons pourtant commencé à y réfléchir fin 2014, nous avons testé quelques outils pour pouvoir l'élaborer de façon collaborative (la « co-créer »), lister tous les projets potentiels, et estimer les efforts nécessaires pour les mener à bien ainsi que leur impact attendu. Nous n'avons pas trouvé l'outil idéal de co-création de roadmap, l'enthousiasme est retombé, et nous avons orienté nos efforts sur des projets plus concrets avec des échéances plus proches et plus définies : l'organisation de l'Open Food Hunt pour l'Open Data Day en février 2015, et la conception d'un nouveau site web « responsive » adapté à la fois aux ordinateurs, tablettes et smartphones pour répondre à la menace de Google de moins bien référencer dès fin avril 2015 les sites non adaptés aux téléphones.

Objectifs en vue 2015

A défaut de disposer d'une feuille de route détaillée, certains objectifs se profilent à l'horizon, et nous savons déjà qu'il faudra les atteindre :

Gestion des produits multilingues

De nombreux produits ont une étiquette écrite en plusieurs langues (en particulier pour les ingrédients) et sont vendus dans plusieurs pays, avec le même code barre.

Il va falloir permettre de sélectionner des photos pour plusieurs langues (par exemple beaucoup de produits Cora distribués en Belgique et en France sont en français sur une face et en néerlandais sur l'autre), et de compléter les champs (nom du produit, ingrédients etc.) en plusieurs langues.

Gestion des versions des produits

Certains produits existent en plusieurs versions qui partagent le même code barre. Cela peut être le cas pour un même produit vendu dans différents pays, ou par exemple pour différents parfums d'un produit.

Gestion de l'historique des produits

Les produits évoluent avec le temps : nouvelle formule, nouveaux emballages etc. Aujourd'hui nous historicisons les changements sur les fiches produits, mais nous ne faisons pas la différence entre les changements qui correspondent à des corrections pour un produit, et ceux qui correspondent à un changement du produit lui même.

Afin de pouvoir retracer l'évolution des produits, il faut repenser l'historique des produits.

Taxonomie des ingrédients

Après les catégories, les labels, les origines des ingrédients, les additifs, le prochain très gros chantier des taxonomies concerne les ingrédients. Comme les autres la taxonomie devra être multilingue, hiérarchisée, et il faudra en sus y ajouter des propriétés des ingrédients (par exemple : végétarien ou non, avec tel ou tel allergène ou non etc.).

Cette taxonomie permettra des applications telles que la traduction automatique des ingrédients, la détection d'allergènes etc.

Poursuite de l'internationalisation

L'internationalisation est toujours l'une des grandes priorités d'Open Food Facts. Nous avons fait de grandes avancées en 2014, il faut continuer !

Perspectives 2015 / 2016

Que pourrait-on changer pour mieux fonctionner et faire plus de choses et plus vite ?

Un choix possible est de ne rien changer. Le changement n'est absolument pas une nécessité : Open Food Facts fonctionne ainsi, sans plan stratégique et quasiment sans budget depuis 3 ans, et pourtant on fait énormément de choses et on avance très vite. On ne s'en rend pas forcément compte tant nous sommes « la tête dans le guidon » et tant on peut imaginer de choses qu'il restent à faire, mais lire notre rapport d'activité est un bon moyen de s'en rappeler. Open Food Facts est une association à but non-lucratif, pas une startup : c'est la pérennité de notre action à long terme qui compte, pas une exponentielle mais très risquée croissance à court terme.

C'est toutefois à l'international que notre modèle de « durabilité avec des bouts de ficelle » (« Sustainability on a shoe string ») montre ses limites : sans être présent physiquement et régulièrement pour présenter le projet, débuter une animer une communauté locale de participants, il est très difficile d'atteindre la masse critique de produits, de contributeurs , d'utilisateurs et de réutilisateurs dans un autre pays que la France. Certains d'entre nous l'ont fait en se déplaçant plusieurs fois au Royaume Uni sur leur temps libre et à leur frais, mais cela sera difficilement reproductible à l'échelle du monde.

Sans renier l'importance du bénévolat et du caractère participatif et collaboratif d'Open Food Facts qui sont une source incroyable de créativité, de diversité et d'énergie et d'enthousiasme, il pourrait être utile d'imaginer ensemble ce que l'on pourrait faire si Open Food Facts avait un budget plus conséquent et/ou quelques collaborateurs rémunérés, ponctuels ou permanents. En gardant à l'esprit que c'est une possibilité et non une nécessité, nous pourrions ainsi demander des subventions et/ou répondre à des appels à projets pertinents et en adéquation avec notre action et nos contraintes (notamment en terme d'indépendance).

Ces moyens supplémentaires pourraient nous permettre de définir et mener des projets plus stratégiques et à plus long terme, et d'accélérer notre développement à l'international.

On en discute ? --> http://slack.openfoodfacts.org